La logistique du dernier kilomètre, ultime segment de la livraison d’une commande entre le site de livraison et le client final, est un maillon qui concentre une attention particulière.
Avec les nouveaux modes de consommation, l’essor du e-commerce et la prise en compte de la RSE dans la gouvernance des entreprises, il revêt un caractère de plus en plus stratégique.
Un essor en termes de flux et de coûts associés
L’atomisation des flux a entrainé de facto une augmentation des coûts. On estime que le coût de la logistique du dernier kilomètre pèse pour 53% du coût global de la livraison, et représente environ 6% du chiffre d’affaire des entreprises. Il peut également représenter jusque 26% du chiffre d’affaire pour les entreprises de e-commerce*.
La croissance des ventes à distance, les livraisons en magasin et le développement d’autres segments, tels que la livraison le jour J, vont voir ces flux continuer de croître. En effet, selon la FEVAD, les ventes de produit sur Internet ont connu une explosion de 32% en 2020 par rapport à 2019, et représentaient 13,4% du commerce de détail en 2020, contre 9,8% en 2019.
Dans les années à venir, on estime que le volume de livraison de colis continuera d’augmenter de 20% par an. Il devient donc vital de trouver des solutions.**
Un impact environnemental
Au coût financier s’ajoute également une problématique environnementale et routière à gérer pour les entreprises.
A l’échelle nationale, la livraison du dernier kilomètre concerne 20% du trafic routier, occupe 20% de la voirie et génère 25% des gaz à effet de serre.**
A Paris, d’après l’Université Gustave Eiffel, le dernier kilomètre représente 15% du trafic et contribue à 20% des émissions de CO2.
Une adaptabilité face aux contraintes
A une époque où l’on parle de plus en plus de faire la chasse aux gazes à effet de serre et à limiter le trafic routier, de nombreuses villes créent des ZFE (Zones à Faibles Emissions), et imposent de nouvelles règles pour les livraisons en zone urbaine.
Associés aux problèmes de stationnement et à la hausse des carburants, les différents acteurs se sont adaptés en créant des ELU (Espaces de Logistique Urbaine) avec notamment l’ouverture d’entrepôts urbains (MFC ou CDU) à la périphérie des villes. Ces centres alimentés par gros porteurs permettent la livraison du client final via véhicules propres ou vélos cargos.
La Technologie comme appui à la réduction du coût et l’amélioration de l’expérience client
Le développement de la digitalisation et de la mise en place d’outils experts permet d’accroître sa performance et donc, de réduire ses coûts. La recrudescence de logiciels complexes venant mettre en place des moteurs IA et le Big Data, peuvent permettre, avec la puissance de calcul, de générer des prévisions de tournée(s). Ils rentabilisent ainsi au maximum les tournées de livraison ou la distribution en point relais.
Ainsi, le développement des outils de prédictivité et d’interactivité permettent la modification des horaires de livraison sur des plages étendues par le client, du suivi de l’exécution plus dense avec une traçabilité en temps réel et des ETA dynamiques associés à de la géolocalisation. Tous ces éléments associés permettent au client final un suivi permanent de l’avancée de sa livraison et augmentent d’autant sa satisfaction en le mettant au cœur de la problématique, la livraison étant le dernier point de contact entre l’entreprise et le client.
En conclusion, la logistique du dernier kilomètre est une fonction stratégique aux multiples enjeux en termes d’impacts financiers, sociétaux et environnementaux. Dans un secteur aussi concurrentiel, il est nécessaire de repenser sa logistique du dernier kilomètre et d’user d’innovation pour contribuer à améliorer la rentabilité de ce segment et la satisfaction client.
*Source Urby.fr
**Source RungisInternational
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